Cours particuliers de Mathématiques

Je suis professeur certifiée de Mathématiques, et j’ai un diplôme d'ingénieur.

Je donne des cours particuliers de maths depuis 2001, et j'utilise des méthodes qui prennent en compte les spécificités de chaque élève, afin de répondre à leurs besoins réels.

Et par dessus tout, j'adore mon métier, mes élèves le sentent bien...

Je donne des cours à votre domicile sur Rambouillet et alentours, ou chez moi.

9 déc. 2023

 Méthode de Singapour (article du café pédagogique de décembre 2023)

Je remarque qu'un certain nombre de mes élèves ont des difficultés en maths car ils n'ont pas vraiment compris la signification d'un nombre comme une quantité. Par la suite, les mathématiques deviennent pour eux une suite de manipulations apprises par coeur, et vides de sens et de logique. L'acquisition de cette compétence (le nombre comme quantité) a lieu au tout début des apprentissages (maternelle et CP). Cet article vous donne des infos sur ce fait, et sur la fameuse méthode de Singapour mise en avant par notre ministre.

https://www.cafepedagogique.net/2023/12/06/remi-brissiaud-methode-de-singapour-et-levothyrox/

18 sept. 2023

Premier degré : trois semaines après la rentrée des postes toujours vacants (article du Café pédagogique du 18 sept 2023)

 https://www.cafepedagogique.net/2023/09/18/premier-degre-trois-semaines-apres-la-rentree-des-postes-toujours-vacants/?utm_campaign=Lexpresso_18-09-2023_1&utm_medium=email&utm_source=Expresso

Cela fait trois semaines aujourd’hui que quelques 6 millions d’écoliers du premier degré ont retrouvé le chemin de l’école. Pour autant, équipes pédagogiques et élèves essuient encore les plâtres de la gestion calamiteuse de cette rentrée. En plus des 1 100 postes supprimés, quelques 1 400 n’ont pas été pourvus au concours de professeur des écoles. Même le recrutement de contractuels ne fait pas le plein. Encore maintenant, certains postes restent vacants dans le premier degré mettant à mal un système déjà ankylosé.


Une image contenant mur, intérieur, meubles, habits Description générée automatiquementEn France, il y a plus de 44 000 écoles, quantifier les difficultés rencontrées par chaque équipe enseignante est laborieux nous dit Guislaine David, porte-parole de la FSU-SNUipp. « Mais les premières remontées font état de temps partiels non pourvus. Par exemple, dans le Val d’Oise, dans une école, deux enseignantes sont à temps partiel de droit et la directrice a une décharge de direction le jeudi. Aucune des professeures des écoles n’est remplacée les jours où elle n’est pas là et la directrice n’arrive pas à prendre sa journée de décharge ».

Pour garantir qu’il y a bien un enseignant devant chaque classe le lundi 4 septembre, les enseignants remplaçants ont été réquisitionnés affirme la responsable syndicale. « Cela signifie que dès la rentrée, certaines circonscriptions n’avaient même plus d’enseignants ou enseignantes pour assurer les remplacements. C’est un pansement sur une jambe de bois ». Concrètement en cas de congés maladie, de congé enfant malade ou encore de congés maternité, les enfants n’auront pas cours. Ils seront répartis dans les autres classes de l’école – quand il y en a, et ne bénéficieront pas des temps d’enseignement qui leur sont dus. Car en effet, lorsque Emmanuel Macron, Pap Ndiaye et aujourd’hui Gabriel Attal évoquent le remplacement de toutes les absences de courte durée, ils omettent d’évoquer la situation particulière de l’école primaire où les enfants sont accueillis coûte que coûte, passant parfois la journée eu sol lorsqu’il n’y a pas assez de tables et de chaises pour les accueillir dans les autres classes.

 

Multiplication des contractuels

Pour pallier le manque de candidats aux concours, l’institution fait de plus en plus appel aux contractuels. Alors qu’auparavant, on en trouvait quasi-exclusivement dans les académies de Créteil, Versailles, Guyane ou Mayotte, aujourd’hui, c’est sur tout le territoire.

Pourtant, lors de la publication des résultats du concours, quatre académies étaient déficitaires. Les autres étaient excédentaires et bénéficiaient même d’une liste complémentaire. Dès juin dernier, la rue de Grenelle avait autorisé tous les recteurs bénéficiant de lauréats sur ces listes à les recruter. Pour autant, on n’est loin de pouvoir affirmer que tout se passe pour le mieux même dans ces académies. En effet, dans une grande majorité d’entre elles, l’institution a dû faire appel à des contractuels, ce qui signifie qu’en amont des concours – et de leur résultats – le nombre de postes budgétés étaient déjà insuffisants. « L’administration gère les recrutements à court terme » nous explique Guislaine David. « L’enveloppe n’est pas suffisante. Mais, surtout depuis la réforme de la formation initiale, l’administration mise sur les étudiants comme moyen d’enseignement. Cependant, le nombre d’étudiants qui choisit l’alternance n’est pas connu à l’avance. Les rectorats se retrouvent donc en difficulté depuis plusieurs années déjà car – du fait des conditions d’exercice – ils ne se sont pas jetés massivement sur cette possibilité. Quand, par exemple, une académie compte sur 80 alternants, elle n’en a finalement que 25, elle se retrouve en grande difficulté pour combler les temps partiels ».

Autre explication, la réforme du concours. Selon la formation universitaire des lauréats, la quotité de temps devant élève varie. S’ils ont le master MEEF, ils sont à temps plein devant les élèves. S’ils viennent d’un autre master, c’est à mi-temps qu’ils prennent la classe. Et là encore, l’administration ne peut anticiper ces chiffres et se retrouve donc en difficulté pour « combler les trous ». « Depuis la réforme Blanquer, la FSU-SNUipp alerte le ministère. Compter sur les étudiants et stagiaires comme moyens d’enseignement perturbe la gestion des personnels » s’agace la responsable syndicale.

 

Droits des personnels rognés

Les droits de disponibilité ou de temps partiel sur autorisation sont refusés dans plusieurs académies affirme Guislaine David. Et sur les temps partiels de droit, l’administration rogne sur la quotité ». « Beaucoup de collègues demandent un mi-temps – plus simple de faire garder son enfant deux jours par semaine qu’un seul – mais l’administration n’accorde que 75% » ajoute-t-elle. Pour rappel, les temps partiels sont de droit mais la quotité est soumise au chef de service.

De fait, les droits des personnels sont rognés. En Loire-Atlantique, ce ne sont pas moins de 150 enseignantes qui se sont vu refuser leur temps partiel. Vendredi 8 septembre, près de 80 d’entre elles étaient en grève. À Paris, elles se sont organisées en collectif, celui des « Professeures des écoles à temps partiel et trs en colère ». Elles dénoncent les conditions calamiteuses de leur affectation en ce début d’année. « Nous avons malheureusement l’habitude des errements et cafouillages dans la préparation de la rentrée mais ce qui se passe cette année est inédit. Des centaines de professeurs des écoles titulaires et contractuels à temps partiel ainsi que les collègues qui les complètent se sont retrouvés sans poste le jour de la rentrée, se sont vu attribuer des postes incompatibles avec leur état de santé ou leur situation familiale, ont eu des emplois du temps incomplets ou impossibles à suivre. Leurs vœux avaient pourtant été enregistrés par le rectorat depuis mai 2023 ». Cerise sur le gâteau, lors du weekend des 9 et 10 septembre, nombre d’entre elles ont été informées de l’annulation de leur affectation « sans logique apparente ». Elle n’auront même pas eu l’occasion de dire au revoir à leurs anciens élèves et entreront dans de nouvelles classes sans avoir eu le temps de préparer leurs cours. « Nous ne sommes pas des pions et il nous semble urgent et fondamental de dénoncer cette maltraitance institutionnelle qui a des répercussions non seulement sur les enseignants mais aussi sur les élèves et sur la confiance que les familles ont en l’école publique » déplore Elisabeth Ollivon.


Lilia Ben Hamouda

20 janv. 2023

Choisir d'abandonner les maths en première est parfois lourd de conséquences

 Article de France Info du 18 janvier 2023

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-choix-franceinfo/temoignages-je-regrette-mon-choix-ces-lyceens-bloques-dans-leurs-v-ux-parcoursup-a-cause-de-l-abandon-des-maths_5579055.html

Depuis la réforme du lycée, des élèves de première et de terminale abandonnent massivement les mathématiques. Ce qui pose problème au moment des vœux sur Parcoursup, dont les inscriptions débutent ce mercredi.

Quand la réforme du lycée ferme des portes vers le supérieur. 

Dès mercredi 18 janvier, les élèves de terminale peuvent commencer à déposer leurs vœux de poursuite d'études sur le site Parcoursup. Cette première phase de formulation des vœux dure jusqu'au 9 mars. Mais pour de nombreux lycéens, ce premier choix est limité notamment pour ceux qui ont abandonné les mathématiques en première et en terminale. 

Francella, une élève de Terminale rencontrée dans les allées d'un salon post-bac à Paris, souhaite s'orienter vers une double licence en droit et en économie. Mais pour cette lycéenne, le constat est sans appel. "Je suis un peu bloquée parce que je n'ai plus du tout un niveau correct en maths." Et pour cause : Francella ne fait plus de maths depuis la Seconde. Pour mieux comprendre, depuis 2019, la réforme du lycée général a mis fin aux séries ES, L et le S. Il y a à la place, des spécialités, parmi elles, les maths.

Disparition des maths en première et terminale   

La lycéenne a choisi trois autres spécialités : l'anglais, la géopolitique et les SES (sciences économiques et sociales). Sur le papier, ces matières peuvent l'aider à obtenir ce qu'elle vise : la double licence droit-économie. Mais pour y accéder, les mathématiques sont aussi indispensables. "J'ai parlé avec des étudiants et des professeurs des universités concernées et ils m'ont dit que ça n'allait pas marcher", explique-t-elle. "Ça ne sert à rien d'essayer en fait. Du coup, je suis obligée de me contenter uniquement du droit"dit-elle déçue.

"Je regrette mon choix fait deux ans auparavant."

Francella, élève de Terminale 

à franceinfo

Cette double licence est notamment possible à Paris 1 Panthéon-Sorbonne. C'est l'une des licences les plus sélectives puisque seulement 2% des candidats sont admis. Il y a 60 places pour 3 000 postulants. Les lycéens qui n'ont pas choisi les mathématiques ne sont pas prioritaires. "Pour celui qui n'a pas fait de maths depuis la seconde, qui n'a pas progresséexplique Laurent Hélic, conseiller d'orientation à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, aborder cette matière, c'est pas leur rendre service si on les accepte". "Ce qui se passe avec l'enseignement de l'économie à l'université, c'est qu'on est sur une approche très mathématique, très gouvernée par la finance, la modélisation", souligne-t-il. "L'outil mathématique est omniprésent." 

"Ce problème des maths est une source d'échecs pour nombre d'étudiants, donc cela fait partie des critères déterminants de sélection."

Laurent Hélic, conseiller d'orientation Paris 1 Panthéon-Sorbonne 

à franceinfo

C'est ainsi écrit noir sur blanc sur la fiche présentant cette double licence sur la plateforme Parcoursup : "Forte spécialisation en maths" requise, ainsi qu'une mention "Bien" minimum au bac. 

Plus d'abandons des maths depuis la réforme  

Aujourd'hui, près d'un élève de Terminale sur deux, 45% précisément, n'ont suivi ni la spécialité (6 heures par semaine), ni l'option maths (3 heures) durant l’année scolaire 2021-2022, selon les derniers chiffres du ministère de l'Éducation. Ils sont trois fois plus nombreux qu'avant la réforme du lycée : 170 000 lycéens de Terminale contre 55 000 il y a quatre ans. Il s'agissait, à cette époque, des Terminale Littéraire qui ne prenaient pas l'option maths.

Comme pour la double licence droit-économie de la Sorbonne, l'absence de mathématiques est rédhibitoire pour certaines licences dans les facs, ainsi que dans les écoles d'ingénieurs, d'informatique ou encore les prépas scientifiques. Mais de nombreuses formations se sont adaptées à la réforme. "Ce n'est pas rédhibitoire dans mon école, affirme Patrick Lopez, le directeur de la formation de l'École supérieure des techniques de biologie appliquée (ESTBA). Nous sommes bien conscients des conséquences de la réforme du lycée." Le directeur de formation précise tout de même que s'il y a "une possibilité de se raccrocher aux branches, cela reste un vrai challenge".

"C'est comme pour la construction d'une maison, un socle est nécessaire pour que la maison tienne. Les maths font partie de ces matières essentielles pour construire une formation dans le domaine scientifique."

Patrick Lopez, directeur de l'ETSTBA 

à franceinfo

À l'ESTBA, la formation sélective priorise plutôt les Terminales qui ont continué de faire des maths, mais n'exclue pas totalement ceux qui ont abandonné. "Si on ne les apprend pas à un moment ou un autre, les maths vont venir vers vous de toute façon, note Patrick LopezDonc il faut apprendre à les aimer." 

Étudier les maths pour ne pas se fermer de portes

Pour les lycéens qui n'ont pas choisi de mathématiques, d'autres filières leur sont aujourd'hui fermées. C'est le cas des prépas économiques et commerciales. Toutes exigent un bon niveau dans la matière. Pour Philippe, professeur de maths dans une de ces prépas commerce à Paris, ces lycéens sans mathématiques, "c'est plutôt l'exception que la règle". Dans ces formations, les maths sont essentiels, selon le professeur. "Il est très difficile de rattraper des années où l'on n'en a pas pratiquéassure-t-il. Contrairement aux lettres, à l'histoire, ou à l'économie, "c'est totalement impossible en maths". 

"Prenez la spécialité mathématiques ou au moins l’option en Terminale. Ne vous fermez pas de portes !"

Philippe, professeur de maths dans une classe préparatoire aux écoles de commerce à Paris 

à franceinfo

À la rentrée 2021, les classes préparatoires économiques et commerciales ont accueilli 10% d'étudiants en moins par rapport à l’année précédente. Ce recul est attribué au succès grandissant des parcours directement accessibles après le Bac dans les écoles de commerce, mais aussi à la réforme du lycée. Pour Philippe, cette disparition des séries et la mise en place des spécialités a été "vraiment la catastrophe". "Des élèves de Seconde se sont censurés, pensant qu'ils étaient mauvais en maths, soupire le professeur. Ils n'ont pas pris la spécialité, ni l'enseignement optionnel". Selon lui, les filles en particulier ont choisi d'abandonner les maths "alors qu'elles n'étaient pas si mauvaises que ça". "Elles se sont censurées sur une matière considérée comme difficile."  

Plus d'abandons chez les filles   

Ce désamour est, en effet, encore plus marqué chez les filles que chez les garçons. Chez ces lycéennes, 54%, n'en faisait plus du tout en Terminale durant l'année scolaire 2021-2022, contre 33%, des garçons.

La donne devrait changer dès la prochaine rentrée. La matière fait son retour dans le tronc commun avec une heure et demie par semaine pour tous les élèves de première. L'objectif est ensuite que beaucoup enchaînent sur l'option maths en Terminale. Pour Philippe, ce premier pas, reste néanmoins insuffisant pour accéder à certaines formations. "Faire 1h30 par semaine ou rien, c'est la même chose. Tant qu'on n’aura pas trois heures dans le tronc commun, on ne changera rien."

Autre son de cloche du côté du gouvernement. "Le ministre Pap Ndiaye donne tout de même une dynamique avec ce retour des maths dans le tronc commun", nuance de son côté la ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau. La ministre précise cependant "qu'à un moment donné, à l'impossible, nul n'est tenu". "Quand on est dans une filière scientifique, il faut un niveau minimum en mathématiques. Et le supérieur ne peut pas à lui seul mener l'adaptation au manque de prérequis."  

Les écoles de commerce et d'ingénieurs, notamment, ont mis en place des modules de rattrapage en début de cursus, à destination des néo-étudiants qui ne font plus de mathématiques depuis la seconde ou la Première. "Même si on veut travailler dans les ressources humaines, on doit faire un peu de comptabilité, de calculs, de statistiques", explique Marika Garrel, directrice du Bachelor Management de l'école Audencia, à Nantes. Certains parcours dans ces écoles, davantage axés sur l'international ou les langues, s'adressent aussi spécifiquement aux profils non-matheux. En revanche, les parcours post-prépas scientifiques ou économiques et commerciales ne leur sont pas accessibles.

Créer des vocations

Alors, il faut agir avant le choix des spécialités, en fin de seconde, créer des vocations, donner l'envie de prendre, non pas l'option, mais la "spé" maths au lycée... Surtout chez les filles. L'association Elles Bougent et ses 7 500 marraines, des ingénieures pour l'essentiel, vont justement dans les établissements scolaires, collèges et lycées, raconter leur parcours. "Montrer par l'exemple que c'est possible", insiste Sabine Lunel-Suzanne, présidente de l'association. "Les mathématiques doivent être une matière qu'on a envie de prendre, et pas seulement par stratégie", affirme-t-elle. L'objectif est de "faire aimer le plus tôt possible les métiers d'ingénieur, de technicienne, aux jeunes". "Nos marraines, au lycée, n'avaient pas toutes 18 ou 20 de moyenne en maths", déclare la présidente de l'association"Elles n'étaient pas toutes nées pour faire des études scientifiques. Et pour autant, cela ne les a pas empêchées de réussir".

"Nos témoignages permettent aux jeunes filles de se projeter. Et de se dire demain, si j'ai envie de faire ce métier, allez ! Je me force, je garde les maths, et j'y vais."

Sabine Lunel-Suzanne, présidente d'Elles Bougent 

à franceinfo

D'autant qu'il y a de nombreux débouchés après les écoles d'ingénieurs, et que les industries ont bien du mal à recruter en ce moment. En particulier dans la cybersécurité, le traitement des données ou encore l'intelligence artificielle. "Le vivier s'est déjà réduit et cela a des effets dévastateurs", selon Amel Kefif, directrice générale d'Elles Bougent. Même si pour l'instant, les écoles d'ingénieurs connaissent une légère croissance de leurs effectifs, tous parcours confondus, "bientôt la tendance va s'inverser", estime-t-elle. "Moins de diplômés sortiront des écoles. Ce sera autant d'ingénieurs en moins sur le marché du travail, et cela aura à terme des effets sur notre économie, nos industries." 

4 févr. 2012

L'école à bout de souffle

 les élèves sous pression

Documentaire sur France 5 :
 Le système éducatif français a-t-il atteint ses limites ? Malgré des programmes surchargés, des rythmes scolaires intensifs et des évaluations à répétition, les résultats de nos chères têtes blondes ne sont en effet plus à la hauteur. De surcroît, l'école apparaît comme toujours plus inégalitaire : les plus faibles réussissent de moins en moins bien. Les écoliers finlandais, qui bénéficient d'une éducation beaucoup plus souple, ont de bien meilleurs résultats. Et pourtant, la France s'entête à poursuivre dans la voie d'un système éducatif hyper sélectif. La pression scolaire gagne même la maternelle, où se déroulent déjà des évaluations. Les parents vivent dans l'angoisse, le marché du soutien scolaire est en plein essor, tandis que les colonies de vacances éducatives se multiplient. Parents, enseignants, chercheurs racontent le malaise de l'école aujourd'hui.

Article à propos du documentaire :
Extrait  : ''Les thèmes abordés sont variés et, somme toute, classiques. Le commentaire nous rappelle les chiffres que l’on connaît déjà, les mensurations du système scolaire français – 860 heures de cours par an, soit100 de plus que la moyenne européenne, 20% des élèves qui arrivent au collège avec de grosses lacunes, 16 % des élèves de 6ème ont des parents cadres ou profession libérale mais 33% d’entre eux sont reçus au bac général et ils constituent ensuite 55% des inscrits en classes prépa. Bref, pas franchement une silhouette de top modèle finlandais…''


2 déc. 2010

L'évaluation positive

L'évaluation positive par J-P Solanet-Moulin
Evaluer, c'est donner de la valeur.
Ce n'est pas organiser des naufrages pour voir ceux qui savent nager.
L'évaluation pour être efficace doit s'intégrer aux apprentissages. Trop souvent, elle mesure un niveau de connaissance ou de compétence plutôt que d'accompagner l'enfant dans ses apprentissages. Trop souvent elle sanctionne, et sous une illusion égalitaire, elle renforce les discriminations entre les 'bons" et "les moins bons". Or l'objectif premier de l'enseignant est d'amener ses élèves à un certain niveau de compétence et non d'opérer une sélection et une orientation trop précoce. Ainsi, faire de l'évaluation un outil uniquement destiné à la sélection ou à la mesure, c'est dés le plus jeune âge stigmatiser négativement l'erreur, la "faute" chez l'enfant.
Permettre à l'enfant de s'essayer, de prendre des risques, de se tromper de chemin c'est modifier son regard sur l'erreur et lui conférer une valeur pédagogique d'apprentissage forte. Un enfant, avant de savoir marcher, ne tombe-t-il pas? Le regard bienveillant de ses parents va permettre à l'enfant de progresser rapidement. Il en est de même pour tout type d'apprentissage. Si d'emblée nous attendons la réussite, il faut s'attendre au naufrage...Et stigmatiser l'erreur plutôt que de créer une dynamique positive issue de cette évaluation.

Ainsi les évaluations dites diagnostiques ou formatives permettent de pronostiquer les activités à mettre en place pour accompagner l'élève vers la réussite. L'observation d'un élève lors d'une tâche complexe fait aussi partie de cette évaluation. Elle permet d'étayer et de réguler l'apprentissage. Les évaluations certificatives sont repoussées en fin d'apprentissage et garantissent une plus grande réussite aux élèves. Dans cette perspective, la pédagogie dite du portfolio prend toute sa dimension. L'enfant est amené à constituer une collection de ses réussites et justifier auprès de la communauté éducative de celles-ci. Ce portfolio est pour l'enseignant une source d'informations qui lui permet de voir les progrès de l'enfant mais aussi de remédier à ses difficultés. Après négociation avec l'élève, la remédiation et enfin la réussite peuvent être envisagées. Cet outil d'évaluation permet de créer pour l'enfant une dynamique de réussite. Il renforce l'estime de soi et une meilleurs connaissance de ses forces et défis qu'ils doit surmonter.

Trop souvent on insiste sur les erreurs, on ne voit qu'elles. Observer les réussites des apprenants permet de renforcer chez eux un sentiment de confiance en soi. Maculer une feuille de rouge et ne pas voir les réussites de l'enfant, c'est renforcer la peur de produire, de créer et de donner. On ne peut réussir que si on pense pouvoir réussir. Avoir confiance, se dire que la réussite est au bout du chemin, c'est créer une dynamique de
réussite chez l'élève. L'encouragement favorise l'"effet Pygmalion"  et la résilience. Ainsi l'erreur devient un outil au service de l'apprentissage, un obstacle à dépasser plutôt qu'un mur infranchissable. Cette volonté d'espérance, de croire en chacun de ces êtres en devenir sont fondamentales dans leurs réussites.

J-P Solanet-Moulin